Le MODEF rencontre Henri EMMANUELLI
SUR LA LOI D'AVENIR
Christophe MESPLÈDE souligne que le projet de loi ne va pas assez loin sur la question foncière. Les agrandissements et la concentration foncière vont se poursuivre. Les stratégies de contournement, déjà identifiées sur le terrain, pourront perdurer.
Isabelle DAUGREILH regrette que, pour le moment, les échanges de céréales entre agriculteurs ne soient pas facilités au sein des GIEE (groupement d'intérêt économique et écologique).
Henri EMMANUELLI observe qu'au cours des premiers jours le débat s'avère relativement posé dans l'hémicycle.
SUR LA RÉFORME DE LA PAC
Le MODEF des Landes considère que l'ambition de redistribution des aides Pac s'est sérieusement amenuisée puisque seuls 5 % de l'enveloppe seront consacrés à la majoration des premiers hectares en 2015 et qu'il faudra attendre 2018 pour que 20 % y soient dédiés. Henri EMMANUELLI partage l'analyse que la majoration des 52 premiers hectares va dans le bon sens.
Sur la question du verdissement, les représentants du MODEF ont explicité la position du syndicat : diversifier l'assolement présente des avantages. En zone vulnérable, les éleveurs peuvent épandre le lisier sur une période plus longue.
Dans le contexte économique actuel, les agriculteurs n'ont objectivement pas intérêt à produire 100 % de leur sole en maïs conso. La prévision de prix moyen 2013 à 150 €/tonne d'Arvalis-Agpm, certes basse, ne couvre pas les coûts de production évalués entre 175 et 195 €/tonne de maïs.
Le prix de 170 €, qualifié de « normal » par le président de la chambre lors de la dernière session, est lui aussi trop faible pour être rémunérateur.
« Quand la perte est estimée à 400 €/ha de maïs conso, on ne regrette pas d'avoir diversifier ses productions », étaye Maryline BEYRIS.
LES DOSSIERS LANDAIS
Cela explique que la revendication de mulching représente avant tout un enjeu pour les grands producteurs de semences. En 5 ans, la production de maïs semence s'est fortement développée en Haute-Lande. De grandes exploitations se sont agrandies sur plusieurs centaines d'hectares en faisant monter les prix du foncier (13 à 17 000 €/ha avec reprise de matériel). Maintenant, pour rentabiliser l'achat des terres, il faut des contrats de semences. Interdire la monoculture remet en cause l'équilibre de ces exploitations là.
Henri EMMANUELLI indiquera au Préfet qu'il n'est pas favorable à l'autorisation de boiser la parcelle agricole de Lesgor (parcelle reconnue sous-exploitée par la commission départementale d'aménagement foncier).
Le MODEF des Landes souhaite qu'on avance sur la question de l'entretien des cours d'eau. Selon le MODEF, les agriculteurs attendent l'outil cartographique et la charte des bonnes pratiques pour savoir ce qu'il est possible de faire.