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Accueil MODEF / Agenda et Actus / L'actu agricole départementale / Portrait d'Albert Saffores, ancien président du Modef

Portrait d'Albert Saffores, ancien président du Modef

Au congrès du MODEF, le 11 janvier à Gamarde, Albert Saffores a retracé son engagement syndical et les convictions humanistes qui l’ont animé. Dans les deux cas, l’émotion tangible dans la voix d’Albert s’est diffusée à l’ensemble de l’assemblée.
Portrait d'Albert Saffores, ancien président du Modef

À un contre dix

Parce que les travaux du congrès s’étaient étirés, Albert a dû résumer très brièvement la partie sur l’utilité des chambres d’agriculture et les qualités professionnelles des conseillers pour passer à son vécu de membre de la chambre d’agriculture (depuis 1989) et au sens qu’il a donné à sa contribution à une tradition syndicale initiée par les générations antérieures et que les suivantes auront la responsabilité de poursuivre.

« La composition de la chambre d’agriculture n’est pas représentative des forces en présence. Ainsi, avec un tiers des suffrages, nous nous retrouvons avec 3 sièges. Et à 1 contre 10, il faut être très fort pour résister, pour faire face.

Au début des premiers mandats, j’abordais ces sessions avec beaucoup d’appréhension. C’était galère. Que faire ? Il fallait bien représenter notre organisation.

Cependant, petit à petit, une stratégie s’est mise en place. Une rencontre le midi avant la session, avec les camarades élus et notre "coach", autour d’un bon repas dans un restaurant populaire où l’on mange correctement à un prix abordable (10 €) et où l’on se sent bien. C’est peut-être une des choses que je vais regretter le plus en quittant la chambre d’agriculture !

C’était une sorte d’échauffement intellectuel et fraternel. Une mise en condition, on se concentre, on se serre les coudes. Vous voyez c’est comme une équipe qui avant de rentrer sur le terrain se stimule. Et là tout change, quand vous rentrez dans l’arène -je veux dire à la session- vous êtes revigoré, motivé.

Chacun à sa façon

Chacun intervient à sa façon. Le jeune président de façon incisive, les anciens de façon plus feutrée mais non moins efficace. Je pense en particulier à Vincent Lesperon.

Témoignage sur Sud-Ouest 

Le portrait d'Albert a aussi été diffusé dans le journal Sud-Ouest.

" L’ascension sociale fonctionne toujours "

Pour ma part, j’avais mis au point une stratégie tirée de ce que j’avais observé dans mon élevage. Quand vous devez traiter une bête, vous la flattez, vous lui caressez l’encolure et quand elle est en confiance, vous piquez. Le sérum rentre et vous évitez les coups de corne. Pour éviter les "tumades", j’ai opéré de même au sein de la vénérable chambre départementale et j’ai ainsi pu maîtriser son bouillant et tempétueux président et faire passer quelques messages désagréables mais néanmoins nécessaires.

Au-delà des sessions, n’oublions pas les nombreuses réunions des pôles élevage, tourisme, territoire, développement où une réflexion apaisée s’opère, où les professionnels font état des évolutions qu’ils observent pour une bonne gouvernance de l’ensemble des actions de la chambre. Cela en collaboration avec des techniciens compétents qui n’épargnent pas leur peine.

L’exploitation familiale en débat

Au-delà des actions de la chambre, je voudrais évoquer le modèle que nous défendons qui est toujours celui de l’exploitation familiale. Nous ne sommes pas d’accord quand le projet stratégique régional agricole indique qu’il n’y a pas d’avenir dans ces fermes-là.

Bien sûr, ce n’est plus l’exploitation familiale où 2 à 3 générations s’activaient et cohabitaient. Mais l’exploitation familiale est la configuration qui reste au cœur de notre projet. Une exploitation qui s’est adaptée à la société moderne tout en collaborant avec les autres, dans la coopération en particulier. L’exploitation sociétaire avancée dans le projet stratégique a montré ses limites dans nos petites régions. Je pense en particulier sur mon secteur à un regroupement d’exploitations présenté comme un modèle et qui après de multiples crises est redevenu une exploitation de type familial.

La fin des paysans

Samedi dernier, une émission sur Arte traitait de la disparition d’une exploitation dans la Sarthe. Saisie, vente aux enchères du matériel, des bâtiments, du cheptel bovin. Les mots de cet éleveur profondément attaché à sa terre et à ses bêtes étaient touchants, poignants. Son amour du métier n’avait pas suffi, les problèmes de rentabilité de son élevage orienté en viande l’avaient condamné.

On voyait la famille en pleurs après la vente aux enchères. Je vous l’avoue, devant cette scène, j’ai moi aussi versé une larme.

Quand on est taillé dans ce bois, quand on est de la même texture, on se sent atteint au plus profond de soi-même. Quelque part cela est rassurant. Nous restons sensibles au malheur des nôtres et donc prêts à agir, à défendre notre métier et nos paysans.

La défense des plus exposés

La clé, le ressort de notre action syndicale est là. Défendre notre terre et ceux qui la travaillent dans des conditions difficiles. Notre parti pris n’est pas de vouloir la peau des uns ou des autres, il est de maintenir un maximum d’exploitations. Aujourd’hui comme hier, cela est indispensable. Il nous faut donc défendre les plus faibles. Nous allons à contre-courant de la tendance qui fait que l’on guette la défaillance de l’autre pour mettre la main sur son entreprise. C’est un devoir, une obligation morale. Sinon, nous perdrions le capital social engrangé par les générations de militants qui nous ont précédés.

Un monde paysan autour d’un projet humaniste, solidaire pour une terre partagée, avec une juste répartition de la PAC, c’est un travail jamais terminé qui nécessite beaucoup d’engagement, d’abnégation. Je vous invite à vous engagez fortement dans cette action et à jamais vous décourager. À bientôt chers amis ».

En novembre 2012, à la fin de la dernière session de la chambre d’agriculture à laquelle il assistait, Albert SAFFORES a témoigné de son parcours d’agriculteur et de responsable professionnel.

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