Tournée calamités
Une première réunion du comité départemental d'expertise aura lieu vendredi 12 juillet. Une autre mission d'enquête sera dépêchée le 17 juillet pour la production de kiwis et le maraîchage.
La désolation dans les 210 ha de Barthes de Pey
L'herbe souillée est inexploitable sur les 210 ha de Barthes de la commune de Pey et on peut estimer à 80 % la perte sur la pousse (pâture + foin) chez Jean-Michel DUFFOURCQ, éleveur de bovins (50 têtes).
« Nous espérons que l'autorisation de brûler sera accordée pour la destruction de ce fourrage inutilisable » a souligné l'éleveur.
Des tests seront conduits sur une parcelle de sorte à pouvoir indiquer aux agriculteurs quelle technique de brûlage sera la plus appropriée pour favoriser la repousse (andain ou étalé ?).
Par ailleurs, il apparaît que des agriculteurs récupèrent de nombreuses jachères. « Pas possible d'accéder aux jachères. Dans le secteur, elles ont toutes été prises par quelques uns », dira l'éleveur aux membres de la mission.
Ni pâture, ni fourrage sur les coteaux
Étienne Castéra est aussi éleveur de bovins mais sur les coteaux de Labatut. « En général, nous sortons le troupeau vers le 15 avril quand les terres sont bien ressuyées. Cette année, les bêtes ont été mises à l'herbe le 22 avril et nous avons dû les rentrer dès le 1er mai. Aucun jour de pâture n'a été possible en mai. Les stocks de regain prévus pour l'engraissement ont été consommés et j'ai dû acheter du foin pour nourrir les animaux en mai » témoigne l'éleveur bio. Les foins seront pauvres en minéraux et de qualité médiocre. Les semis de triticale/pois semés en novembre ont été détruits par un abat d'eau et le resemis a lui-aussi subi un excès de précipitations. De plus, le 2e pousse arrivant en période chaude risque d'être peu abondante.
Inondations en bord de Gave
Comme en témoigne les photos ci-dessous, l'eau a envahi des parcelles de maïs en bordure du Gave et a rongé les berges (Labatut encore). Un morceau du champ et du chemin qui le bordait ont été emportés. Pendant 15 ans, des dépôts se sont accumulés et ont dévié le Gave. Jusqu'à présent, le problème n'a jamais pu être réglé. Plus on attend, plus ce sera coûteux.
Impossibilité de semer
À Brassempouy, Claude LABEGARIA n'a pu semer que les 6 ha de maïs irrigable. Il n'a jamais pu aller au delà du labour sur les 14 autres hectares.
« Après le 25 juin, je ne pouvais pas prendre le risque de semer ces terres non irrigables et sans réserve hydrique » raconte l'éleveur de canards sous Label à qui il manquera 40 tonnes (50 % des besoins) de maïs pour gaver (8 000 canards par an).
L'agriculteur a donné le foin de ses jachères.
Les représentants agricoles ont insisté sur le manque à gagner que représente le non-semis, en particulier pour des producteurs qui transforment le maïs en élevage. Une indemnisation des surcoûts alimentaires (ce qui n'a pu être produit sur l'exploitation) sera indispensable pour que les éleveurs puissent surmonter la perte économique générée par ce printemps 2013 pourri.
Et nécessité de resemer
La parcelle de Jean-Marc BURGUÉ, située à Nousse, illustre combien l'absence de fenêtres météo favorables a perturbé les semis. La partie où le maïs est un peu plus haut a été semé le 8 juin. Le reste du champ a été resemé le 15 mai, mais maïs et terre ont été emportés. Un troisième semis a pu être effectué au 15 juin. Sur ses 45 ha de maïs, 2 n'ont jamais pu être semés et sur les 43 autres 6 ha ont été resemés.