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Accueil MODEF / Fête du Modef / Les débats de la fête / Débat 2012 : Quelle PAC nous faut-il conquérir?

Débat 2012 : Quelle PAC nous faut-il conquérir?

« Nous avons souhaité mettre cette question en débat à notre fête car la politique agricole est l’affaire de tout le monde. Ce sont les consommateurs/contribuables qui financent la PAC » précise, en préliminaire, Christophe Mesplède, président du MODEF des Landes. Ce débat a réuni à la tribune trois acteurs du milieu agricole : le MODEF (Christophe Mesplède), la Confédération paysanne (Jean-Pierre Leroy, membre du CESER "Conseil économique social et environnemental de la région Aquitaine") et le Civam-Bio (Jean-Marie Lalanne, co-président).
Voici un aperçu nécessairement très partiel des échanges.
Débat 2012 : Quelle PAC nous faut-il conquérir?

De gauche à droite : Raphaël Genèze, Christophe Mesplède (MODEF 40), Alain Gaignerot (MODEF national), Jean-Marie Lalanne (Civam Bio 40) et Jean Marie Leroy (Confédération Paysanne)

Quel bilan dresser de la PAC ?

Les intervenants ont fait remarquer que les buts assignés à la politique agricole européenne depuis 1962 n’ont pas fondamentalement variés : soutenir la production alimentaire intra-communautaire tout en garantissant des prix raisonnables aux consommateurs (lire ci-dessous).

Alain Gaignerot (directeur du MODEF) qui a animé le débat a fait observer que la PAC n’a pas complètement atteint ses objectifs puisque l’Europe n’est pas autosuffisante en en volailles ni même en fruits et légumes… En effet, au cours de la dernière décennie, la balance commerciale de l'UE pour les fruits et légumes a constamment été déficitaire, pour atteindre le montant de 9,8 milliards d'euros en 2011.

En passant de prix garantis aux aides directes, les outils de soutien au revenu des agriculteurs ont profondément changé. Cependant, l’inégale répartition des aides PAC perdure. « Sur la base des informations disponibles, à savoir les aides perçues par les sociétés agricoles, dans les Landes en 2010, 15 % des agriculteurs captent 40 % des aides » a indiqué Christophe Mesplède.

Jean-Pierre Leroysouligne que, sous l’influence britannique, la PAC est de plus en plus libérale. « La PAC aurait dû être construite sur la base des desiderata des peuples. Dans les faits, ce sont les lobbying de l’agrobusiness qui la pilote » a-t-il déclaré.

Quels fondamentaux ?

Un fait est certain : « Soutenir l’agriculture reste aujourd’hui toujours aussi nécessaire qu’à la fin de la seconde guerre mondiale », avertit le président du MODEF. Les agriculteurs ne peuvent pas travailler dans un environnement économique où les cours sont corrects une année mais ne couvrent pas les coûts de production l’année suivante. Les aides européennes constituent souvent la majeure partie du revenu, parfois elles représentent même plus de 100 % du revenu du producteur.

Jean-Pierre Leroy partage cette analyse : « Ce n’est pas l’absence de politique agricole commune que nous voulons. Nous avons besoin d’une PAC, mais d’une PAC qui serve les intérêts des citoyens. Nous souhaitons une PAC compensatrice pour les agriculteurs qui ne bénéficient pas des économies d’échelle. Les européens sont demandeurs de produits agricoles de qualité, diversifiés. Nous voudrions que la PAC participe au maintien d’une dynamique territoriale car s’il y a moins de paysans, il y aura aussi moins d’artisans et moins de services publics… ».

L’enjeu de l'emploi

Christophe Mesplède plaide pour que les pouvoirs publics agissent pour que la dépense publique affectée à l’agriculture génère de l’emploi. « La société a surtout besoin d’emplois. Or, ces 10 dernières années, la France a encore perdu un quart de ses paysans. Et ces emplois perdus ne sont pas compensés par les emplois créés dans l’agroalimentaire ou la para-agricole » précise-t-il.

Dans cette perspective, le plafonnement des aides reste pleinement d’actualité. « Si les aides Pac aident les plus gros producteurs, c’est le résultat d’un choix politique. Le MODEF continue à réfléchir aux modalités de plafonnement à proposer. Un maximum de 40.000 euros par exploitation nous paraîtrait raisonnable ».

Jean-Pierre Leroy complète : « L’hypothèse actuelle de la Commission européenne est de plafonner à 300.000 euros ! Cela n’affectera qu’une minorité des grandes exploitations ».

De plus, ces grandes exploitations s’avèrent difficiles à transmettre. « À notre avis, démanteler une grande exploitation pour installer plusieurs jeunes n’est pas une aberration » ajoute Jean-Pierre Leroy.

Toujours selon le représentant de la confédération paysanne, « Paysan est un métier d’utilité publique au service de l’alimentation des populations et du développement des territoires ». Et l’agriculture est un gisement d’emploi inexploité. « Par une relocalisation la production agricole, on pourrait installer des milliers d’agriculteurs. Par exemple, autour de Bordeaux, l’actuelle ceinture maraîchère n’assure qu’une seule journée de la consommation annuelle de la population de l’agglomération.

« Cela suppose un énorme travail », poursuit-il. « Il faut repenser notre manière de produire, il faudrait monter des fonds d’investissement public pour financer le foncier pour les jeunes qui s’installent, … ».

Au nom du Civam-bio, Jean-Marie Lalanne a demandé que les Pouvoirs publics donnent une impulsion pour qu’agriculteurs et consommateurs apprennent à travailler ensemble.

Bref, les trois représentants professionnels en tribune en appellent à la mise en place d’outils nouveaux pour une réorientation de l’agriculture.

Participants au débat Soustons 2012

75 à 100 personnes ont assisté au débat

Les points de vue des citoyens

Relocaliser l'agriculture

Parmi le public, plusieurs personnes ont constaté que les consommateurs ne bénéficient pas complètement de la baisse des prix agricoles car, au passage, la grande distribution en profite pour augmenter sa marge.

Alors, « que peut-on faire en tant que consommateur même si on n’a pas un gros salaire ? », demande une participante.

Au niveau local, le développement de l’agriculture de proximité est l’une des réponses déjà apportées.

Un référendum ?

Resituant le débat sur le plan politique, Alain Baché préconise qu’un référendum soit organisé pour savoir quelle politique européenne veulent les citoyens. « Les lobbies ont du poids sur les décisions européennes parce que les politiques leur laissent les mains libres ! » affirme t-il.

La légitimité d'une politique

Le débat a un moment tourné autour de la légitimité d’un encadrement politique de l’économie agricole. « Si la Pac aide les plus gros producteurs, c’est le résultat d’un choix politique » fait remarquer Christophe Mesplède. D’ailleurs, les gros agriculteurs qui en profitent prétendent être « apolitiques » !

Un agriculteur présent a abondé : « Les argentins n’attendent que la suppression de la PAC pour nous inonder de leurs produits ! ».

Ne rien dire, ne rien faire est aussi un choix et il n’est pas neutre !

 

Financement de l'Europe : 245 € par citoyen

En 2011, le budget de l’Europe s’est élevé à 140 milliards d’euros. Il reste inférieur au budget d’un état membre moyen tel celui de l’Autriche ou la Belgique.

En 2010, un citoyen européen a contribué en moyenne moins de 245 €. Les ressources propres de l’Europe représentant 99 % de son budget. Elles ne peuvent excéder 1,23 % du RNBN (revenu national brut) de l’Union européenne.

Les ressources propres sont : les droits de douanes sur les importations des pays extérieurs à l’UE, un pourcentage de l’assiette TVA harmonisée (14 milliards) et une contribution d’équilibre grâce à un pourcentage du RNB financé par chaque état membre (93 milliards).

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