Fonds de solidarité céréaliers-éleveurs : une démarche plutôt intéressée !
Pourquoi le MODEF considère que cette démarche-là est intéressée ?
- D’abord parce que les grands céréaliers ont annoncé la mise en place de ce fonds pour prendre les devants par rapport à une éventuelle utilisation de l’article 68 qui autorise un prélèvement sur les aides directes PAC pour mieux soutenir des secteurs en difficulté. Il s’agit donc d’empêcher tout transfert d’une partie des aides européennes perçues par les céréaliers au bénéfice des éleveurs.
- Ensuite parce que le fonds financera des projets qui serviront plus à sécuriser les débouchés des céréales qu’à compenser la hausse des coûts chez les éleveurs.
Lors du lancement du FMCE, Orama1 a constaté que le déclin de l’élevage de ces 10 dernières années a réduit d’un million de tonnes la consommation de céréales destinées à l’alimentation animale. Le FMCE financera donc des investissements améliorant « la compétitivité » dans les exploitations d’élevage et plus particulièrement en volailles et en porcs. Au lieu d’alléger la hausse des coûts alimentaires chez leurs collègues, les céréaliers invitent les éleveurs à investir. Quelles exploitations d’élevage pourront se charger de nouveaux emprunts ? D’ailleurs, le président d’ORAMA et de l’AGPB motive la démarche ainsi : « Le FMCE n’aura pas vocation à résoudre tous les problèmes de l’élevage français mais pourra être un levier d’investissement, rassurant les banques et les partenaires financiers des filières animales »2.
- Enfin, parce qu’une fois de plus, la gestion de ce fonds sera maîtrisée par la FNSEA et ses organisations spécialisées (AGPB, AGPM, FOP, FNB, FNPL et CFA) même si les initiateurs ont prévu, dans leur immense "générosité", de laisser quelques strapontins aux syndicats minoritaires.
1 - Orama réunit l’AGPB, l’AGPM et la FOP
2 - Site de l’AGPB, rubrique « Dépêches du jour »
Communiqué de presse du 24 octobre 2012
Contact : Christophe Mesplède, président du MODEF 40 au 05.58.75.02.51