ven 19 avril 2024
Initialisation
réduire la taille du texte
réduire la taille du texte
accessibilite
augmenter la taille du texte
réduire la taille du texte
plan du site
RSS
motscles

Accueil MODEF / Agenda et Actus / L'actu agricole départementale / CONGRES FSA/FDJA 2022 : ECHANGES ET INFLUENZA AVIAIRE AU MENU

CONGRES FSA/FDJA 2022 : ECHANGES ET INFLUENZA AVIAIRE AU MENU

Après deux années ponctuées par une actualité agricole et globale dense, le Modef des Landes souhaitait organiser un Congrès convivial où la parole serait laissée aux participants.
CONGRES FSA/FDJA 2022 : ECHANGES ET INFLUENZA AVIAIRE AU MENU

UNE VOLONTE DE FAIRE

Comme chaque année, le Congrès du Modef a débuté par la présentation des rapports d’activités et financier. L’année 2021 a été marquée au Modef par une transition tant dans l’équipe salariée que dans les administrateurs. Cela demande une adaptation pour toutes et tous d’autant que les objectifs communs sont ambitieux dans une période de crise : assoir le syndicat dans le paysage agricole, élargir sa zone d’influence et proposer un accompagnement plus diversifié aux adhérents.

Côté finances, le résultat global du Modef affiche un déficit de 8 025€ en 2021 sur un budget total d’environ 440 000€. Toutefois, les administrateurs annoncent ne pas céder au pessimisme et sont convaincus d’avoir les ressources et les capacités nécessaires pour redresser la tendance dans les années à venir.

Cela se traduira notamment par une diversification des outils de communication, une offre de formations élargie pour les adhérents et évidemment la mobilisation de chacune et chacun.

LA LUTTE SYNDICALE

Ces changements internes n’ont pas empêché le Modef des Landes de poursuivre ses actions et sa contribution aux débats agricoles. L’influenza aviaire a beaucoup occupé administrateurs comme salariés, cette année encore et ce devrait être le cas pour les mois à venir également. La bataille reste la même : la sauvegarde du plein-air et l’accompagnement de tous éleveurs très en difficulté cette année au vu de l’ampleur de l’épizootie. Le Modef en ce sens a engagé avec la Confédération paysanne et 7 associations des recours devant le Conseil d’État contre les arrêtés pris par le Gouvernement au dernier trimestre 2021. Le Conseil d’État a rejeté l’ensemble des recours dans une décision publiée le 5 avril dernier.

JUSTE REMUNERATION ET JUSTE INDEMNISATION RETRAITE

Sur un tout autre sujet, le Modef des Landes a soutenu l’ADRAF dans ses revendications pour une revalorisation des retraites agricoles. La juste rémunération des paysan.ne.s en activité tout comme leur juste indemnisation à la retraite sont ainsi des sujets sur lesquels s’engage le Modef. Après d’âpres négociations entamées dès décembre 2019, la situation des retraités agricoles s’est légèrement améliorée et novembre 2021 fut synonyme de revalorisation des pensions de retraite à 85% du SMIC. Cependant, pour pouvoir prétendre à cette hausse, il faut avoir exercé pendant au moins 17,5 ans en tant que chef d’exploitation. Cette première condition est accompagnée d’une seconde : seuls ceux ayant eu une carrière complète, c’est-à-dire ayant cotisé toute leur vie en tant que chef d’exploitation, pourront bénéficier d’une pension de
1 035€. Pour les autres, elle sera calculée au prorata du nombre d’années cotisées en tant que chef d’exploitation. Au final, cette hausse ne concerne que 227 000 des quasi 2,5 millions de retraités agricoles, ce que déplore le Modef des Landes.

Des dysfonctionnements ont été relevés et des incompréhensions ont été suscitées par la conditionnalité du dispositif. Le Modef a tenté d’accompagner au mieux les adhérents qui se sont trouvés bloqués.

AGRIVOLTAÏSME, UN PROGRES ?

En 2021, de nouveaux dossiers ont été présentés. C’est le cas de celui de Rion-des-Landes qui vise à cultiver des framboises pour Andros sous serres agrivoltaïques sur un terrain de 100 ha environ qui aura été déboisé. Mais c’est le cas également du projet Terr’Arbouts de l’association PATAV 1400 ha (35 exploitations) autour d’une aire de captage prioritaire. Notre syndicat estime que les projets présentés actuellement en CDPENAF ne garantissent pas le bon fonctionnement du volet agricole, puisque selon nous, l’agriculture doit rester la première source de revenus pour les paysans. Il est donc prévu que chaque projet s’accompagne d’une expérimentation indépendante pour s’assurer de la bonne production agricole. Mais cette grande ouverture laissée à l’expérimentation sur une multitude de projets est tout aussi inquiétante, car une fois implantés même sur une petite surface, il sera difficile de les faire désinstaller. Par ailleurs, à ce jour aucun résultat des expérimentions n’a été présenté.

L’agrivoltaïsme de façon générale est une voie royale au contournement de l'interdiction d'artificialisation des terres agricoles et le montage pour l’utilisation des terres par les agriculteurs est inquiétant. En effet, dans le cas de Terr’Arbouts, par exemple, les fournisseurs d’énergie sont liés aux propriétaires des terres par un bail emphytéotique sur plusieurs décennies. Ils versent ainsi un loyer au propriétaire et en parallèle proposent une convention de mise à disposition des terres pour que les agriculteurs puissent exploiter dessous. Mais ce sont des mises à disposition d’un an renouvelable. Cela créé des situations précaires pour les agriculteurs.

L’IAHP AU CŒUR DES DEBATS

Après l’adoption des rapports d’activité et financier, et l’élection des conseils d’administration de la FSA comme de la FDJA, s’est ouvert le débat avec la salle. L’influenza aviaire a été le sujet central de ces échanges, comme elle a été le sujet majeur des dernières années. Chacun a pu faire part de sa détresse et de son incompréhension face à la situation vécue. La claustration a été un échec et les propositions formulées par le Modef en lien avec la Confédération paysanne apparaissent comme de plus en plus évidentes. Il reste toutefois à les faire entendre aux instances décideuses.

La Présidente de la Chambre d’Agriculture, Marie-Hélène Cazaubon, est intervenue pour expliquer que, comme les services de l’État et les interprofessions, elle était persuadée que la claustration devait protéger l’ensemble des élevages de toute contamination. Au regard de la situation, elle estime qu’une analyse précise des liens épidémiologiques devrait être menée pour comprendre pourquoi, malgré le renforcement drastique des mesures de biosécurité et la claustration, le virus s’est propagé de la sorte. La Présidente a également indiqué que des groupes de travail se réunissaient pour élaborer des propositions afin que la filière avicole ne subisse pas de nouvelles crises. Comme régulièrement, Mme Cazaubon a insisté sur le fait qu’il ne faille pas opposer les modèles et que le rôle de la Chambre était de représenter l’ensemble des agriculteurs.

A tour de rôle, Mélanie Martin, Présidente, Serge Mora et Christophe Mesplède, Vice-Présidents, et Éric Labaste, Secrétaire Général du Modef sont revenus sur certains éléments de la crise IAHP 2021/2022. Ils ont rappelé que dans ses différents rapports, l’ANSES précisait que les densités et les transports devaient être revus à la baisse. Or, la stratégie sanitaire générale ne s’est fondée que sur les risques des élevages de plein-air, les désignant comme coupables idéaux sans se soucier des autres facteurs de risque. Ils ont ainsi souligné que tous les agriculteurs n’avaient pas été défendus de la même façon dans cette stratégie sanitaire. Jusqu’à présent, tous les modèles cohabitaient bon an mal an, or en 2021, le choix avait été fait de supprimer l’élevage de plein-air. Enfin, ils ont manifesté leur irritation quant au fait que les syndicats ne soient pas associés aux groupes de travail sur l’avenir de la filière.

DES COLLECTIVITES AU SOUTIEN DE LA FILIERE AVICOLE

Si la contradiction est de mise sur la gestion de la crise, le soutien du Conseil départemental et du Conseil régional, lui, fait l’unanimité.

Dominique Degos, Vice-Présidente du Conseil départemental en charge de l’Agriculture, a rappelé que 1,9M€ étaient inscrits au titre de l’Influenza aviaire dans le Budget primitif 2022 du Département. En 2021, ce sont 81 RSA dérogatoires qui ont été attribués aux éleveurs en difficulté suite à la crise 2020/2021. Le Département est tout à fait conscient de l’importance de la filière avicole qui représente pas moins de 23 000 emplois ainsi qu’une véritable dynamique de territoire et fera tout ce qu’il peut dans le respect de ses compétences.
Maryline Beyris, Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine, a indiqué que la Région s’était positionnée de longue date sur la vaccination avec le laboratoire CEVA qui fait des essais et a été intégré au protocole expérimental. La Nouvelle-Aquitaine investit à hauteur de 600 000€ dans cette expérimentation. Mme Beyris a souligné que la crise 2021/2022 et le scénario catastrophe en Vendée confrontaient la filière à un choix impératif : soit tous les acteurs se mobilisent en faveur de la vaccination en complément de règles de biosécurité adaptées, soit on sera contraint d’indemniser les éleveurs et la filière chaque année à hauteur de plusieurs millions d’euros.

CONCLUSION

En fin de séance, Pierre Thomas, le Président du Modef national est intervenu sur le contexte général du monde agricole. En prenant l’exemple de la crise aviaire, il a souligné que le problème était systémique et les enjeux globaux. La mondialisation de l’économie et la libéralisation des marchés ont conduit à des dérives qui sont aujourd’hui encore plus prégnantes dans le contexte de guerre en Ukraine et dans un changement climatique de plus en plus contraignant. Notre dépendance à des pays tiers se révèle être un problème profond en particulier pour le monde agricole. Le dernier rapport du GIEC est assez révélateur des transformations auxquelles nous allons devoir nous adapter. Pierre Thomas a appelé à une remise en cause du productivisme qui vise le gigantisme et à lui préférer un retour à des exploitations agricoles de petite et moyenne taille. Cela permettra d’installer de nouveaux agriculteurs dont le nombre chute depuis des années. Mais c’est aussi la clé de notre souveraineté alimentaire et de notre indépendance. C’est tout notre modèle agricole qu’il faut revoir selon lui. Cela passe notamment par un revenu agricole décent, contrairement à ce que prévoit la loi EGALIM 2 dont le manque de reconnaissance pour le monde agricole est flagrant. Cela passe aussi par une coopération européenne renforcée : « l’espace européen doit devenir une Europe agricole et protéger son économie ainsi que ses territoires ». Il y a nécessité de s’adapter rapidement.

PERSPECTIVES

Enfin, Mélanie Martin, a rappelé que les crises successives ainsi que les deux années qui venaient de s’écouler renforçaient le Modef des Landes dans ses valeurs et revendications. Une agriculture paysanne à taille humaine ancrée sur un territoire qu’elle nourrit et dynamise est de plus en plus plébiscitée à la fois par les consommateurs et les agriculteurs.

Après des décennies d’ouverture des marchés à l’international qui ont conduit à la pressurisation du modèle agricole français et par conséquent des agriculteurs, un changement de cap s’amorce dans les consciences.

Depuis des années, les paysannes et paysans ont conservé ou adopté des pratiques agricoles respectueuses de leur bien-être, de la santé des terres qu’ils exploitent, de leur environnement proche et des consommateurs. Ils ont ainsi contribué à la création et la pérennité de syndicats comme le nôtre. Aujourd’hui, ils sont rejoints par d’autres.

S’il est bien évidemment difficile de préjuger de l’avenir, le Modef des Landes prévoit tout de même de donner une nouvelle dimension à ses différents engagements :

  • Renforcer sa vigilance sur les problématiques foncières et la conservation des terres nourricières ;
  • Accompagner le repositionnement de l’agriculture au cœur d’une réorganisation sociétale qui privilégie le local et la qualité, pour faire émerger de nouveaux modèles économiques, contribuer à l’objectif de souveraineté alimentaire et participer à la résilience des territoires ;
  • Être moteur sur la réflexion et l’expérimentation de dispositifs nouveaux pour continuer d’accompagner les paysans.

Cela se traduira notamment par des moments de rencontres et d’échanges réguliers ouverts aux paysans mais également au grand public sur des thématiques agricoles, sociales et environnementales. De belles perspectives en somme pour ne pas se laisser happer par l’apathie dans laquelle tente de nous pousser le modèle économique actuel !

  • Noté actuellement 0 étoile(s) sur 5.
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
Note: 0/5 (0 votes exprimés)

Merci d'avoir participé !

Vous avez déjà noté cette page, vous ne pouvez la noter qu'une fois !

Votre note a été changée, merci de votre participation !

Plan du site

Qui sommes nous ?

Actions et positions

Informations agricoles

Nos partenaires

Dossiers

Infos pratiques

Agenda et Actus

Fête du Modef