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Débat Sud-Ouest : pour être sûr de bien voter

Sur proposition du MODEF, à la veille des élections chambre d'agriculture, le journal Sud-Ouest a organisé lundi 14 janvier un débat avec les 4 têtes de listes du collège exploitants : Christophe MESPLÈDE pour le Modef, Christophe BARRAILH pour la Fdsea/Cdja, Nicolas JACQUET pour la Coordination Rurale et Dominique PERRON pour la Confédération Paysanne. Les 4 candidats ont débattu pendant 2 heures dans les locaux du journal à Mont-de-Marsan. Voici un tour de table de leurs positions.
Débat Sud-Ouest : pour être sûr de bien voter

De gauche à droite : Nicolas Jacquet, Christophe Barrailh, Christophe Mesplède et Dominique Perron

1 - FLAMBÉE DES PRIX ET SOLIDARITÉ

La première question portait sur la hausse du prix des céréales, est-ce un avantage ou un inconvénient, et ses conséquences pour l'élevage.

Modef : « La hausse du prix des céréales est un phénomène conjoncturel qui a aggravé une situation qui n'était déjà pas bonne pour les éleveurs. Les travaux réalisés par la chambre d'agriculture en 2011 et donc avant la flambée des prix de l'aliment montrent que les marges des éleveurs allaitants étaient déjà négatives » note Christophe MESPLÈDE. Face à cette situation difficile, il y a un outil où la solidarité peut s'exercer, c'est la coopérative. Je suis profondément coopérateur. Mais quand je vois qu’en assemblée générale, une coopérative affiche une croissance de ses bénéfices de 23 % et que quelques jours après, elle envoie un courrier aux gaveurs annonçant une baisse du prix de reprise de 0,23 €/canard, cela me gêne. Les coopératives doivent redistribuer leurs bénéfices aux paysans plutôt que de prendre dans leurs poches pour investir à l’étranger. Quels sont les intérêts pour les agriculteurs landais que la coop aille investir dans du maïs semence en Ukraine ? »

Fdsea : Christophe BARRAILH prend leur défense. « Les coopératives sont une chance. Face aux difficultés de faire répercuter les hausses de prix à l'aval, elles ont subi des pertes de plusieurs millions d’euros. Mais c'est grâce à la solidarité entre les différents métiers de la coopérative que le système d'indexation a pu s'appliquer. Ensuite, les coopératives sont notées par les banques. Pour pouvoir emprunter, elles sont obligées de faire des bénéfices et d'avoir une bonne santé financière ».

Coordination rurale : Plutôt que de parler de flambée des céréales, la CR préfère parler de correction des prix. « Les éleveurs sont en difficulté aujourd'hui non pas à cause du prix des céréales mais car la part de valeur ajoutée qui leur revient a tendance à baisser au profit des différents intermédiaires. Les coopératives qui sont censées ramener du revenu à la base ont trop grossi et ont perdu leur raison d'être » dit Nicolas JACQUET.

Confédération Paysanne : « Il faut retrouver davantage de souveraineté alimentaire et repenser l'agriculture différemment en réintroduisant la polyculture-élevage dans les Landes » pense Dominique PERRON.

2 - SURFACE AGRICOLE UTILE ET DÉFRICHEMENT

Quel est le programme des syndicats pour faciliter l’accès au foncier ?

Confédération Paysanne : La Conf' prône une relocalisation des productions et l'installation sur de petites surfaces. Partant de là, elle pense qu'il y a suffisamment de SAU dans les Landes pour répondre à la demande alimentaire localement et installer. Elle ne juge donc pas nécessaire de défricher mais demande de réviser la loi d'aménagement de 1962 pour prioriser l'installation.

Fdsea : Son avis diverge. « À la Fdsea, il y a des agriculteurs qui ont de la forêt et qui veulent défricher. Mais, l'administration bloque une vingtaine de dossiers d'installations et agrandissements. Le précédent Préfet avait pris des engagements en faveur des défrichements mais ce dossier n’a pas beaucoup avancé. La Fdsea ne s'oppose pas au développement économique mais elle en a marre que l'agriculture soit la seule variable d'ajustement face à l'urbanisation. Nous avons perdu 10.800 ha de SAU en 10 ans ! ».

Modef : Christophe MESPLÈDE précise que la baisse de SAU est la résultante de 2 phénomènes opposés : alors que les petites et moyennes ont perdu 23.600 ha de SAU, les grandes exploitations ont gagné 12.800 ha.

Pour le Modef, la chambre doit agir dans l'intérêt général qui est de conforter en priorité la très grande majorité des petites et moyennes exploitations (4.340 exploitations ont moins de 50 ha) et d'installer. « Si on est en panne d'installation aujourd'hui, c'est d'abord à cause du foncier et des prix qui sont totalement déconnectés de toute réalité économique. Notre syndicat est favorable à la mise en place d'un mécanisme de préemption avec révision de prix ».

Le Modef est favorable au défrichement pour installer des jeunes sur des surfaces raisonnables et compenser des emprises foncières liées à l'artificialisation des sols. D'ailleurs, notre syndicat regrette que des agriculteurs déjà bien lotis se soient récemment agrandis de plus de 100 ha sur des secteurs où on aurait pu stocker pour la LGV.

Enfin, la déprise agricole étant l'un des premiers facteurs de perte de foncier en Aquitaine, le Modef, élu ou pas, engagera des démarches pour remettre dans le giron agricole ces terres qui ne sont plus inscrites à la MSA.

Coordination rurale : De son côté, la CR estime que le contrôle des structures est une hypocrisie et que le statut des Safer est obsolète. « Le maintien des petites exploitations ne peut se faire qu'avec des prix rémunérateurs ». Sans le dire de façon explicite, le représentant est pour une abolition des Safer et le laisser-faire sur le prix des terres. D'ailleurs, il indique qu'en France les prix sont moins élevés qu'aux Pays-Bas ou en Allemagne.

Face au grignotage des terres agricoles par l’urbanisation, la CR demande la possibilité de défricher 30.000 ha en Haute-Lande. « Cela ne portera pas préjudice à la productivité forestière car ce ne sont pas les meilleures terres » argumente Nicolas JACQUET.

3 – ZONES VULNÉRABLES

Le Modef, la Fdsea et la Coordination Rurale sont opposés à l'extension des zones vulnérables. Tous dénoncent les contraintes réglementaires supplémentaires pour les éleveurs. Seule la Confédération paysanne y est favorable.

Confédération Paysanne : « Je suis pour la préservation des zones humides et vertes et pour encourager l'agriculture biologique dans les zones sensibles » lance Dominique PERRON.

Coordination rurale : L'avis est diamétralement opposé pour la CR. Se gardant bien de citer quelque source que ce soit, Nicolas JACQUET affirme « qu'il n'existe aucune corrélation scientifique entre la présence d'algues vertes et les nitrates et leur nocivité sur la santé humaine ».

Fdsea : « Le préfet coordonnateur du bassin Adour Garonne a pris cette décision contre l'avis des politiques en place, de la profession agricole, des deux Coderst et du comité de Bassin Adour Garonne. Il a étendu la zone dans les Landes pour en avoir moins à classer en Midi-Pyrénées ».

Modef : « L’Union européenne a assigné la France devant la Cour de justice de l’Union européenne pour non respect de ses engagements en matière de la qualité des eaux faute d'avoir résolu le problèmes des algues vertes en Bretagne. Aujourd’hui, notre département paie un lourd tribut de la mauvaise gestion de ce dossier par le syndicat majoritaire en Bretagne (la Fdsea). À l’échelle du bassin Adour-Garonne, l'extension des zones vulnérables concernent 23 communes supplémentaires, dont 19 dans les Landes ».

4 – IRRIGATION

Et sur l'eau, que proposent les syndicats ?

Confédération Paysanne : Dominique PERRON est pour une meilleure gestion quantitative de l'eau.

Coordination rurale : « La CR est pour la création de retenues dans les sud du département. Dans le Lot-et-Garonne où cela fait 12 ans que nous sommes majoritaires, nous avons obtenu plus de 100 autorisations de création de retenues collinaires. Avec l'administration, il faut rentrer dedans pour que ça marche » indique Nicolas JACQUET.

Fdsea : Christophe BARRAILH apporte quelques précisions aux propos de son concurrent. « Sur les 100 projets, 17 à ce jour ont été réalisés et ils représentent moins d'eau que sur tu n'en utilises sur ton exploitation ».

Une fois de plus, la Fdsea tacle l'administration. « Des blocages dogmatiques réglementaires ont freiné bon nombre de projets ».

Modef : Le Modef défend la création de retenues collinaires pour sécuriser les récoltes. Mais contrairement aux autres syndicats, il affirme haut et fort qu’il veut « la transparence et l'équité dans l'attribution des volumes et les transferts de droit »

5 - PAC

Chaque candidat a enfin donné son avis sur la PAC et les propositions de la Commission européenne pour 2014.

Coordination rurale : « Le verdissement, c’est une peinture qui camoufle les incompétences de Bruxelles. Les propositions ne sont ni pertinentes sur le plan économique, ni même sur le plan agronomique ».

Nicolas JACQUET énonce 4 propositions pour une « nouvelle PAC » : sortir l’agriculture des règles de l’OMC, assurer la protection de nos marchés (afin de rendre l’Europe plus autosuffisante en protéines végétales), rétablir une politique de prix rémunérateurs plutôt que des aides à la production tout en maintenant des prix raisonnables pour les consommateurs.

Fdsea : « La convergence des aides entre États et au sein des États membres est un danger pour la France et notre département. En 1992, grâce à l’appui d’Henri EMMANUELLI, nous avions réussi à négocier des montants d’aides à l’hectare plus élevés que la moyenne nationale. Les laitiers seront les premiers perdants. Nous plaidons pour que cette harmonisation soit la plus douce possible.

Pour ce qui est du verdissement, nous demandons plus de cohérence sur le plan agronomique ».

Confédération Paysanne : « Nous sommes pour le plafonnement des aides et le maintien des prix à la production. La PAC doit davantage aider les petites exploitations, l’agriculture paysanne et biologique ».

Modef : « Le problème majeur de la politique agricole actuelle est la répartition des aides. On n’a jamais vu de politique publique creuser autant les écarts entre agriculteurs. Je ne pointe pas du doigt telle ou telle exploitation mais dénonce un système qui favorise la concentration foncière.

Le Modef demande un plafonnement des aides à 40.000 euros par exploitation et une majoration des aides sur les premiers hectares. Cela permettra de redonner de la cohérence à la PAC vis-à-vis du contribuable ».

Consultez aussi l'article du Sud ouest

L'agriculture fait débat de Jean-Louis Hugon

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