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Accueil MODEF / Dossiers / Environnement-Santé animale / Biodiversité-Natura 2000 / Mise en oeuvre de la biodiversité

Débat autour de la mise en oeuvre de la biodiversité

Le 21 octobre à Saint-Cricq du Gave, Cemex (voir note en fin d'article) a organisé deux tables rondes sur le thème de la biodiversité. La première séquence interrogeait la réglementation : quelle place pour la concertation et prise d'initiative ? La seconde portait sur les initiatives volontaires. Assez rapidement, le problème de l'impossibilité de compenser à terme les impacts sur l'environnement par l'acquisition de nouvelles surfaces a été posé. Le professeur Jean-Claude LEFEUVRE a relié l'enjeu de préserver la biodiversité à un autre sujet majeur à ses yeux : apprendre à vivre ensemble.
Mise en oeuvre de la biodiversité

Les participants au débat organisé par Cemex le 21 octobre à St Cricq du Gave

DES SURFACES LIMITÉES

Désormais, « tout l'espace est quasiment occupé », fait observer Jean-Claude LEFEUVRE. Et l'espace n'est pas extensible. Comme il n'est pas possible de faire la compensation deux fois sur une même surface, si on multiplie les mesures de compensation, à un moment donné, les aménageurs vont se retrouver bloqués.

La représentante de la LPO suggère de se préoccuper des milieux fortement dégradés. Elle désigne tout particulièrement les friches industrielles.

Yves LAHOUN, conseiller départemental, a rebondi en évoquant la reconversion du site de l'ancienne centrale thermique d'Arjuzanx. Le Département des Landes a acheté les 2 000 ha pour les aménager en réserve naturelle. « Outre les 25 à 30 000 grues cendrées, de nombreuses autres espèces s'y abritent. Il y a 6-7 ans, un couple de busards des marais y a niché et aujourd'hui, nous observons que plusieurs couples y reviennent chaque été », a-t-il expliqué.

APPLICATION INTELLIGENTE

La représentante de la LPO estime qu'il convient de bien caractériser les impacts et les façons de les réparer au mieux. Elle cite l'exemple des modalités retenues à l'égard du vison d'Europe dans le cadre du chantier de la LGV Tours-Bordeaux.

Une certaine surface de compensation avait été fixée : la moitié sous forme d'acquisition de surfaces physiques avec un plan de gestion associé, l'autre moitié sous forme de convention de gestion2.

Sachant qu'une des principales causes de mortalité des visons d'Europe est la route, la LPO a proposé de remplacer les conventions de gestion par des aménagements permettant la traversée des routes. Selon l'association, cette mesure serait plus efficace pour protéger les visons d'Europe.

La souplesse de la réglementation autorise les bureaux d'études à imaginer et à proposer des modalités de compensation intelligentes. Mais, parfois, elles sont refusées car l'administration ne sait pas comment les évaluer.

« Et ces propositions passent mieux quand elles viennent des ONG », commente Éric MONTES du GEREA (groupe d'études et de recherche en écologie appliquée).

SE RECENTRER SUR LE POURQUOI

Le professeur Jean-Claude LEFEUVRE regrette que le pourquoi de la compensation soit très souvent occulté. « On parle beaucoup de la biodiversité en général mais pas suffisamment à l'échelle du quotidien », souligne-t-il.

Le professeur préconise de mieux vulgariser ce qu'on appelle « les services rendus ».

Il a illustré son propos avec l'exemple de l'obione que l'on trouve dans les prés salés du mont Saint-Michel. L'obione est une plante qui produit beaucoup de feuilles qui se détruisent rapidement grâce à un petit crustacé. En poussant les investigations, les scientifiques ont pu évaluer que 90 % de la croissance des bars pêchés au large des côtes s'expliquent par le fait que, petits, les bars se nourrissaient de l'obione.

GAGNER ENSEMBLE

La compréhension des enjeux est essentielle. Et donc la discussion.

Le professeur note que cela fait déjà 5-6 ans que l'INRA a montré qu'un talus boisé en bas de pente associé à une bande enherbée retient les nitrates. « S'il est en bordure d'un ruisseau, il empêche 75 % des nitrates de migrer dans l'eau », précise Jean-Claude LEFEUVRE.

Quand on sait ce que coûte d'ores et déjà le maintien et l'amélioration de la qualité de l'eau, il est clair que ce type de pratiques représente un enjeu majeur pour l'ensemble de la société.

L'agence régionale de la biodiversité a justement pour objectif de mettre en valeur les apports de la biodiversité. L'ARB Aquitaine réunit les différentes parties prenantes et « espère à terme qu’elles arriveront à se parler et à s'écouter », a déclaré son président Alain DUTARTRE.

Un des rôles que se fixe l'agence est de définir des bonnes pratiques. « En premier lieu parce que nous savons encore peu de choses sur les fonctionnalités des écosystèmes. Il faut donc avancer de manière empirique. Et ces bonnes pratiques servent de base au dialogue. Si on veut avancer, il faut réfléchir collectivement » a-t-il insisté.

1 – Cemex : Entreprise ayant deux activités principales : le béton prêt à l'emploi et la production de granulat. Cemex exploite des carrières dans les Landes : à Saint-Sever, à Saint-Cricq du Gave et Lahontan.

2 – Ces conventions de gestion sont généralement passées avec des forestiers ou des agriculteurs. De plus en plus, les conservatoires d'espaces naturels gèrent les conventions de long terme.

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