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Accueil MODEF / Fête du Modef / Les débats de la fête / Débat 2015 : Agriculture et emploi

Débat 2015 : Comment l'agriculture familiale peut-elle contribuer à la création d'emploi ?

« Nous avons souhaité aborder l'agriculture sous l'angle de l'emploi car, avec un taux de chômage élevé, l'emploi est une cause nationale », a expliqué Christophe MESPLÈDE en introduisant le débat du 22 août à Soustons. L'intervenant Michel BUISSON a montré que la diminution de l'emploi en agriculture, qui s'accélère, traduit une remise en cause du modèle de l'agriculture familiale. Persuadé que les exploitations petites et moyennes sont les mieux placées pour prendre en compte les enjeux sociaux, environnementaux et de santé publique, Michel BUISSON invite à une réflexion qui associe les paysans, les consommateurs et les écologistes.
Débat 2015 : Agriculture et emploi

D'UN RÉSULTAT À UN OBJECTIF

Une des raisons qui a motivé Michel BUISSON, agroéconomiste, à venir nourrir le débat est son intérêt pour la question de l'emploi sur laquelle il travaille avec d'autres anciens du ministère de l'agriculture, du Fadear1, etc. « Habituellement, la question de l'emploi en agriculture est négligée, elle est traitée comme un résultat mécanique et souhaité de la nécessaire « modernisation » de l'agriculture, trop souvent idéalisée. Considérer l'emploi comme l'un des objectifs à poursuivre est plutôt le fait des courants qui veulent une autre agriculture », motive l'intervenant.

SES ENSEIGNEMENTS

« On parle souvent de la baisse du nombre d'emplois agricoles mais assez peu de ce qu'elle nous enseigne », souligne Michel BUISSON.

Les évolutions de la structure de l'emploi (élimination des petites et moyennes exploitations, part prépondérante de la main d’œuvre familiale, développement des formes sociétaires...) conduisent le groupe d'agroéconomistes à analyser la diminution des emplois comme la manifestation d'une crise du modèle familial.

Concrètement, la suppression des petites et moyennes exploitations entraîne avec elle la disparition de savoir-faire et fait obstacle à des modes de production plus autonomes. « Quand un troupeau atteint au-delà de 60-70 vaches, il devient techniquement difficile de nourrir les bêtes à l'herbe », illustre l'intervenant.

CAUSES ET CONSÉQUENCES

Le choix d'un développement productiviste est la principale cause de cette forte réduction des emplois agricoles. En effet, les entreprises de l'amont et de l'aval ont intérêt à vendre le plus possible d'intrants, d'équipements, de prêts bancaires et à acheter le plus grand volume possible de matières premières agricoles.

L'actuelle crise du porc est l'illustration de ce schéma dans lequel, pour « rester » compétitif, il faut en permanence baisser le prix payé aux producteurs.

La concentration des terres et la substitution du capital au travail sont les conséquences de cette évolution des systèmes de production.

Dans le débat, Serge MORA ajoute que le système fiscal et social encourage lui-aussi les agriculteurs à investir dans des machines plutôt qu'à embaucher de la main d’œuvre. Michel BUISSON confirme que la philosophie des CER2, l'un des bras armés du productivisme, est encore de produire toujours plus en investissant dans des équipements, quitte à faire appel à des capitaux extérieurs.

Christophe MESPLÈDE précise qu'à la faveur des crises agricoles, les ateliers hors sol s'agrandissent grâce à la faillite des plus petits.

UNE STRATÉGIE DÉLIBÉRÉE

« Nous sommes confrontés à une évolution qui n'est pas technique mais qui, au contraire, relève d'une stratégie », insiste Michel BUISSON.

Or, une agriculture plus durable et moins entrepreneuriale présente des avantages pour la collectivité : une plus grande capacité à produire de la valeur ajoutée sur le territoire (filière de qualité, transformation sur place), des produits sains, moins de coûts de dépollution...

Michel BUISSON identifie trois catégories de forces en présence : l'amont et l'aval de l'agriculture, les politiques agricoles et les producteurs agricoles.

« Même s'ils ne sont pas complètement autonomes, les producteurs ont une marge de manœuvre dans le choix de la combinaison des facteurs de production. Par exemple, privilégier le facteur travail par rapport au capital », fait observer l'intervenant.

CHANGER DE LOGIQUE

Les exploitations autonomes sont efficaces mais elles restent rares car le système actuel ne les soutient pas. Passer à un développement durable « suppose de changer de logique économique, de mener une réflexion syndicale et politique », plaide l'intervenant.

« J'espère que les Régions s'attacheront à construire des alternatives en ce sens. En Rhône-Alpes, une réflexion est en cours pour pousser plus loin la structuration des circuits courts. Il existe aussi des choses concrètes à faire entre paysans et couches populaires autour des questions alimentaires », avance Michel BUISSON.

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