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Accueil MODEF / Informations agricoles / Les édito / L'édito de la quinzaine / LA GRANDE DÉMISSION.

LA GRANDE DÉMISSION.

Ce terme sert à nommer un phénomène apparu aux EUA après la première phase Covid. Il s’agit d’une vague de démissions de leur travail d’une partie des salariés ayant un emploi stable (la plupart du temps) avec une rémunération apparemment correcte. Ces gens quittent leur poste pour changer de vie en changeant de métier car ils se sont lassés de leur poste.
Cette vague de démissions qui est arrivée en France un peu plus tard, touche toutes les professions mais plus particulièrement les personnels soignants, les enseignants, le personnel de restauration. Les causes sont variées depuis la rémunération trop faible, en passant par les horaires parfois compliqués et aussi les conditions de travail rendues difficiles par les contacts avec les clients ou usagers qui deviennent de plus en plus tendus.
LA GRANDE DÉMISSION.

MAIS EN AGRICULTURE QU’EN EST-IL ?
Là aussi on constate un taux de renouvellement de plus en plus faible, certaines productions étant quasiment en voie d’abandon : élevage bovin lait, viande, aviculture, fruit et légumes. Et pourtant, rares sont les paysans qui réclament le droit à la paresse !
Franchement, les activités que j’ai citées plus haut, en plus d’être exigeantes en volume de travail (70 à 80 h de travail hebdomadaire sont fréquentes) ; en impossibilité de se libérer pour des vacances (élevage en particulier), en contraintes sanitaires (IAHP, tuberculose et autres sur bovins…) sont très mal rémunérées. Il n’est pas rare de trouver des revenus très faibles (moins de 10 000,00 euros/an) voire nuls ou négatifs. Alors quand on entend les politiques qui clament « vouloir récompenser le travail » on est en droit de douter fortement de ces paroles qui n’ont pour but que d’user et d’abuser de notre passion pour un métier.
Inversement, il y a des métiers en agriculture qui doivent payer très correctement (et souvent avec beaucoup moins de travail) car quand on voit le prix des terres dans le nord de notre département pour cultiver des légumes plein champs ou du maïs semence, on se dit que « ça doit payer énormément ».
PAS DE CAPITAL SANS TRAVAIL
Ces disparités que rien ne vient tamponner (on pourrait redistribuer différemment les primes PAC, appliquer des coefficients minorateurs sur la fiscalité ou des cotisations sociales pour les éleveurs…) créent un profond ressentiment chez certains qui jettent l’éponge en cours de carrière (phénomène de plus en plus fréquent) ou d’autres qui découragent toute reprise d’exploitation préfèrent vendre à l’agrandissement et améliorer ainsi une bien maigre retraite.
Alors, vous les dirigeants économiques et politiques, il est grand temps de se réveiller, dans cinq ans il sera bien trop tard !
Le travail doit être rémunéré à sa juste valeur et cette perte de valeur du travail ne fait que s’aggraver. En effet, depuis de nombreuses années, la rémunération du capital ne cesse d’augmenter au détriment de la rémunération du travail. De même, les écarts de salaires deviennent astronomiques (de 1 à 3000 dans les entreprises du CAC 40) contre des écarts de 1 à 20 dans les pays scandinaves il y a 40 ou 50 ans. Pour exemple, chez Total les profits sont passés à 18,8 milliards d’euros sur le premier semestre 2022 (contre 16 milliards d’euros sur l’année 2021), permettant au PDG de s’augmenter de 52% en 2022 et aux actionnaires de toucher 2,6 milliards de dividendes en acompte ces jours derniers en attendant le solde en 2023.
Que ces messieurs sachent que le capital sans travail n’est rien. Voudrait-on voit réapparaitre les gilets jaunes (les syndicats étant abandonnés) ou renforcer les partis populistes que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Peut-être est-il temps aussi de s’engager dans l’action syndicale qui est un bon moyen de négocier et d’avancer sans entrer dans l’action violente ?
Serge Mora
Vice-Président de la FSA-Modef

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