De l'eau pour tous ?
Les inondations de ces derniers jours sur Peyrehorade, vont encore accentuer les asphyxies sur les plantations de kiwis, ainsi que d’autres problématiques sur les parcelles inondées. Mais attention aux raccourcis trop rapides, qui cachent souvent la complexité des sujets.
Il nous faudra répondre collégialement et syndicalement aux questions sous-jacentes de la répartition et de la priorisation de l’eau. Les débats seront peut-être forts, mais nous devons nous emparer de ces questions, afin que nos valeurs indiscutables, comme une répartition juste et équitable, soient portées et entendues de tous. Une gestion collective et mesurée pour tous, sera la clé de la réussite d’un partage entre tous les usagers.
L’irrigation doit s’ancrer dans une démarche globale de réflexion du modèle agricole, avec la mise en place de rotations, de filières de diversification fortes et également de productions de semences plus résistantes.
L’autre grand enjeu sur notre territoire concerne la potabilité de l’eau, avec des problématiques récurrentes sur sa qualité. Lors de notre Congrès des Fermiers et Métayers, le Conseil départemental et régional nous ont rappelé toutes les actions et les enveloppes qu’ils déploient depuis des années à ces sujets, pour enclencher des changements culturaux. Or actuellement, les seuls projets qui émergent du territoire sont liés au développement de l’agrivoltaïsme. Oui, les problématiques liées à la diversification sont réelles, mais celles liées à la rémunération le sont encore plus. Et, l’ensemble des projets émergents sont issus d’une vision court-termiste de l’agriculture, ce sont des pseudos solutions qui ne répondent en rien à une vision globale du développement d’un territoire.
Lors de la dernière Session de la Chambre d’agriculture, une motion sur le sujet des bassines dans les Deux-Sèvres nous a été proposée. Sans connaître les tenants et les aboutissants d’un conflit éloigné de notre département, nous avons dû prendre une position binaire qui se traduisait par : oui ou non à l’irrigation. Cette manière d’opérer, sans approfondir le sujet et en voulant le permuter au département, démontre bien la bassesse de vision de développement.
Notre syndicat a toujours défendu l’irrigation, mais les prochaines positions que nous aurons à prendre seront le fruit d’un travail collectif pour une vision globale de l’agriculture. L’eau est un bien commun que l’on se doit de préserver pour les générations futures d’agriculteurs et d’usagers.
Mélanie Martin, Présidente de la FSA-Modef