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Accueil MODEF / Informations agricoles / Les édito / L'édito de la quinzaine / LOI EGALIM : SUITE

LOI EGALIM : SUITE

Trois ans après sa promulgation, la loi EGALIM, censée améliorer les revenus agricoles, s'est montrée peu efficace. Le gouvernement a missionné Serge PAPIN afin qu'il réalise une étude sur la mise en œuvre de cette loi, et qu'il mette en avant des pistes d'actions permettant de rendre le pouvoir aux producteurs lors des négociations commerciales. Le rapport, sorti le 25 mars, fait état de neuf propositions pour en finir enfin avec la guerre des prix, et met notamment en avant l'idée de contractualisation.
LOI EGALIM : SUITE

Serge MORA, président du Modef des Landes

Comme vous pouvez vous en apercevoir, la loi EGALIM censée améliorer les revenus agricoles, s’est finalement révélée peu ou pas efficace.

Aussi, le gouvernement a demandé à Serge PAPIN, ancien PDG de Système U, de conduire une étude, afin de rédiger un rapport permettant de dégager des pistes pour rendre un peu de pouvoir aux producteurs lors des négociations commerciales.

Ce rapport, sorti le 25 mars, fait état de neuf propositions pour en finir avec la guerre des prix. Il met l’accent en particulier sur la contractualisation.

Il propose que la part de la matière première agricole soit« détourée et non négociable ». Le prix serait établi sur une référence consentie entre les parties. Ce prix payé au producteur pourrait être basé sur des références définies par les interprofessions ou des indicateurs reconnus par les parties. Ce prix devra être indexé sur l’évolution du prix des intrants.

De plus, ce rapport propose aussi que les contrats agriculteurs/transformateurs, et transformateurs/distributeurs, soient conclus pour une période de 3 ans renouvelable, voire deux fois 3 ans.

Mais, cette proposition, si elle peut sembler louable, doit s’inscrire dans la loi pour être efficace. Le ministre de l’Agriculture a insisté sur sa volonté forte de légiférer sur ce point. Mais cela ne sera pas simple car il faut trouver la bonne manière juridique d’écrire cette loi pour qu’elle puisse être inattaquable.

Cette première proposition constituerait une réelle avancée dans la discussion des prix de reprise, car aujourd’hui avec la flambée du cours des céréales, les éleveurs sont confrontés à des hausses de charges qui viennent impacter fortement les marges.

On pourrait penser que les coopératives sont de bons outils pour permettre aux agricultures de répercuter leurs coûts de production.

Malheureusement, c’est loin d’être toujours le cas. En effet, je me souviens d’une étude sur le lait payé aux producteurs qui démontrait que Lactalis, souvent montré du doigt, payait aussi bien voire mieux que certaines grandes coopératives laitières.

Et on peut transposer cela dans la viande bovine où les coopératives ne sont pas les plus vertueuses pour augmenter les prix de reprise.

De même, lors du dernier conseil d’administration du CIFOG où l’on nous rabâchait la nécessité de confiner les animaux à l’intérieur, j’ai rabâché à mon tour la nécessité de revaloriser les prix de reprise, afin de tenir compte du coûts des investissements du paillage, du temps passé … On m’a gentiment renvoyé dans les cordes en me disant que cela avait été fait en 2017 et qu’il faudrait faire avec. Et là aussi, pourtant, la coopération est un acteur majeur de la filière.

Enfin pour terminer ce sujet « coopérative », j’ai lu une petite phrase de Dominique CHARGÉ président des Coop de France qui disait« qu’il ne fallait pas non plus mettre en péril la compétitivité de nos entreprises ». Je vous laisse apprécier, sachant qu’au vu des rémunérations moyennes perçues par beaucoup d’agriculteurs, nous sommes ultra compétitifs, puisque souvent les agriculteurs sont bien en dessous du SMIC avec une durée du travail bien plus élevée que la moyenne.

Et parmi les neuf propositions, la 8ème demande d’accélérer la transformation des coopératives qui devront passer d’une logique de production à une logique d’adaptation à la demande.

Et sur ce point, le MODEF est à 100% d’accord, car combien de fois n’avons-nous pas demandé de réguler la production afin d’éviter des promotions suicidaires pour les paysans ?

On voit donc, que les intentions sont là, les propositions aussi, mais comme toujours on peut craindre le pire quant à l’application des hausses de prix, car combien de fois n’a-t-on pas entendu« Mais vous comprenez, il va être difficile de faire passer ces hausses à nos acheteurs ».

Et pourtant les coopératives sont détenues par des paysans !

Je vous laisse méditer sur cette conclusion !

 

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