La Coppac fixe le cap

La Coppac fixe le cap

La Coppac fixe le cap

Au menu de l’AG des producteurs de canards gras, qui s’est tenue le 11 juin à Montaut : la vaccination et son financement, le plein-air, les abattoirs...

L’assemblée générale de la Coppac (Coopérative des Producteurs de Palmipèdes Adour Chalosse) est toujours un moment important pour les producteurs et toute la filière du canards gras, en Chalosse comme ailleurs. Cette année encore, ils étaient une cinquantaine à garnir la salle Aliénor de Montaut pour écouter le président Eric Darrigade et le directeur Olivier Baudot dresser l’état des lieux de la coopérative.

 

Des chiffres stables

La Coppac regroupe 107 associés coopérateurs répartis selon deux schémas : le schéma PAG, où 17 éleveurs de PAG approvisionnent 83 gaveurs à hauteur de 214 765 canetons en 2024, et le schéma éleveur-gaveur qui compte 39 éleveurs-gaveurs pour 237 413 canetons mis en place en 2024. 35 % des éleveurs de PAG sont aussi éleveurs-gaveurs. Au total, ce sont donc 478 107 canetons qui ont été mis en place chez les membres de la coopérative durant l’année écoulée. Un chiffre en nette progression par rapport à 2023 (420 000) et plus encore 2022 (274 959) mais encore loin des années 2018-2019-2020 où près de 600 000 canetons étaient mis en place chaque année.

« Nous revenons aux volumes de 2021 mais nous sommes toujours à 80 % des volumes de référence car la demande du marché n’est pas forcément là et puis nous avons dû nous adapter à la mise à l’abri, avec des périodes beaucoup trop longues qui en ont épuisé certains », analysait le directeur Olivier Baudot. Le président Eric Darrigade, de son côté, saluait « un retour à l’équilibre grâce aux efforts en matière de vaccination malgré un signal préoccupant : le désengagement de l’Etat ». Celui-ci envisage en effet de baisser sa participation de 70 à 40% pour la campagne 2025-2026. « Ce recul fragilise nos efforts collectifs et nous interroge sur la volonté des pouvoirs publics d’accompagner la profession à long terme », a poursuivi le président de la Coppac, tout en ajoutant : « Quand on vaccine ses canards, on protège les volailles du voisin, il serait donc logique que le coût soit réparti entre les deux filières… »

D’autant que la vaccination a fait ses preuves, notamment après le foyer isolé signalé à Saint-Etienne-d’Orthe dans le courant de l’année. « Des salles de gavage situées à proximité n’ont pas été touchées », a salué Olivier Baudot. Le directeur a ensuité détaillé les perspectives économiques de la coopérative.

 

Léger recul des prix

Côté amont, le prix du caneton applicable à tous les adhérents est de 3,20 euros et les éleveurs-gaveurs demeurent libres de leur source d’approvisionnement. Trois fabricants d’aliments sont représentés au sein de la Coppac : Soal, Sanders et Lurali. Environ 30 % des canards sont nourris par le groupe Maïsadour. On note toutefois une augmentation des producteurs qui fabriquent eux-mêmes leur aliment.

Côté aval, la Coppac dispose de 17 débouchés avec, parmi les plus importants, les établissements Biraben (15,7 % de la production), Lafitte (11 %), SCA Foie Gras de Chalosse (9 %), Castaing (8,4 %), LBDG (7,3 %), Paris (2,8 %), sans oublier de nombreux petits découpeurs comme Dartigues, Campistron, Ducazeaux qui absorbent 19,8 % des volumes, ainsi qu’un quart des volumes qui partent en circuits courts.

Le prix de vente moyen du canard gras à ces entreprises (hors abattage et transport) s’est établi en 2024 à 26,14 euros, en léger recul par rapport à 2023 mais après une forte revalorisation les années précédentes. Le prix des PAG (13 semaines départ élevage et paiement comptant), s’établit pour sa part à 14,88 euros, en baisse sensible.

 

Des défis à relever

En 2024, les adhérents de la Coppac ont dû encaisser les annonces de Delpeyrat concernant l’abattoir de Gibret, avec des tailles minimales de lots et des exigences de transport « qui ne correspondent pas à vos habitudes », selon les mots d’Olivier Baudot. « Beaucoup de volumes se sont reportés sur Montaut où le coût de l’abattage a été revalorisé, en plus de la mise en place d’un forfait. Tout cela pèse sur les coûts des productions », a ajouté le directeur tout en soulignant la capacité d’adaptation des éleveurs avec le regroupement de certains lots, et l’étalement des abattages sur la semaine de la part des prestataires.

Autres difficultés rencontrées durant cet exercice : la mise en place de la cotisation ovosexage, une vague d’arrêts maladie des gaveurs qui a conduit à une entrée plus tardive en gavage de nombreux lots et une piètre qualité du maïs, due aux conditions de récolte qui a limité les performances.

Outre le coût de la vaccination, évoqué plus haut, le grand questionnement pour l’année à venir est la gestion des mises à l’abri. Eric Darrigade a rappelé l’attachement de la coopérative au plein-air, « une revendication forte de nos éleveurs et un marqueur fort de notre cahier des charges ». La DGAL ne semble pas fermée aux discussions et l’on se dirigerait vers une sorte de compromis, même si rien n’a été arrêté pour le moment : des sorties autorisées à 42 jours à condition que l’on soit en capacité de claustrer immédiatement en cas d’alerte, qu’on informe les services vétérinaires de ces sorties et surtout, que les animaux concernés aient reçu trois doses du vaccin. Affaire à suivre...