L’annonce de la baisse de prise en charge de la vaccination a encore une fois été mal vécue par l’ensemble des éleveurs qui, une nouvelle fois, voient la charge du vaccin et de son suivi augmenter.
Dans le détail, cet abandon de prise en charge se fera sur la partie opérationnelle, c’est-à-dire que la surveillance passive hebdomadaire, l’injection et le coût du produit seron 100 % à la charge de l’éleveur. Evidemment, la dernière inconnue de l’équation reste le coût du produit.
La surveillance active, autrement dit les prélèvements effectués sur les animaux par les vétérinaires, sera toujours pris en charge par l’État. Petite évolution notable, il semblerait que les écouvillons se feront sur 20 animaux et non plus sur 60 comme auparavant (scientifiquement, la représentation sanitaire du troupeau passe de 95 % à 85 %).
Avec ces évolutions, on peut rapidement imaginer un report complet du coût du vaccin et de la surveillance uniquement sur la partie élevage dès la campagne 2026. A moins d’une évolution ultérieure du protocole de suivi et de vaccination, on pourrait estimer le coût annuel pour un élevage (hors vaccin
dont on ne connaît pas le coût) à environ 5 000 € pour la partie prélèvements et analyses (plus frais de déplacements) et 20 à 30 centimes par canard de vaccin si le prix se rapproche des vaccins habituellement utilisés en élevage. Pour un élevage fermier de 3 000 canards par an, ça représente environ 2 € par animal, une structure classique en label (10 à 15 000 animaux/an) sera plutôt autour de 70-80 centimes d’euros/animal.
Ajoutons à cela des baisses de prix de reprise constatées depuis le début de l’année après l’embellie 2022-2024, les trésoreries qui se tendent déjà dans notre département, les perspectives de prix en céréales pour la future récolte, l’état actuel des cultures et les prévisions météo des 15 prochains jours, incitent au minimum à la prudence pour la fin d’année.
Dans ce contexte, s’est tenue mercredi 11 juin, l’AG de la Coppac, structure dont je suis administrateur : les constats posés sur ces éléments montraient une « fuite » dans la production vers des débouchés qui rémunèrent mieux. L’élément inquiétant dans la maîtrise de notre produit restant le dernier goulet d’étranglement, l’abattage, dont le contrôle nous échappe un peu plus chaque année (baisse du nombre de structures d’abattage, augmentation des coûts, recours au transport, saturation des disponibilités).
Cette concentration des acteurs qui nous entourent, doit nous inciter à reprendre de l’indépendance dans nos choix et décisions ainsi que dans le fonctionnement de nos territoires, ce qui nous obligera à revoir l’ensemble de nos schémas de production.