Après un nouvel épisode caniculaire, les espoirs de rendements disparaissent. Cet été aura encore marqué les annales avec l’explosion des records de températures, une saison d’irrigation à n’en plus finir, le tout pour une grosse incertitude de résultat.
Des étés comme celui-ci nous font toucher du doigt notre fragilité et notre incapacité d’adaptation face aux changements climatiques. En disant cela, je m’inscris totalement dans cette incapacité. Je ne vous fait part que très rarement du fonctionnement de ma ferme. Or ces températures si chaudes, nous les maraîchers, les subissons de plein fouet, et les impacts sont directs sur nos récoltes en cours et celles à venir. Brûlures sur feuilles et sur fruits, coulure des fleurs, manque de pollinisation des fruits, sont les conséquences immédiates qui engendrent de facto une perte de rendement à la semaine, et sur celles à venir.
La gestion hydrique ainsi que de l’hydrométrie dans les serres est un casse-tête permanent, entre bassinage pour essayer de rafraîchir le feuillage et état de stress qui crée des blocages d’assimilation des éléments, l’équation n’est pas toujours solvable.
Je l’ai souvent dit, il nous est indispensable d’avoir de l’eau pour pouvoir cultiver des légumes, mais l’accès à la ressource ne suffit plus pour sécuriser les productions. C’est peut-être pour cela, en étant aux premières loges, que je me questionne autant sur la transformation de notre modèle agricole. Car ce que nous subissons saison après saison, va toucher obligatoirement les autres productions et filières. Les dernières modélisations de Météo France, alertent sur une augmentation de 2,7°C de la température en France, avec certes des disparités territoriales, mais nous savons que notre région sera sujette à des phénomènes de plus en plus marqués et violents.
Alors quoi faire ? Installer des serres réfrigérées pour continuer de produire de la tomate, mais avec quel coût de revient derrière ? Le solutionnisme technologique apportera certes son lot de progrès et amortira les chocs mais à quel prix ?
Je n’ai pas forcément la solution, encore moins sur ma ferme, pour amortir tous ces chocs. Les réponses devront être multiples et pensées à l’échelle locale mais surtout globale !
