Ça vous fait rêver ? Malheureusement c’est ce que perçoit déjà en moyenne un agriculteur landais en aides Pac par mois. Et le constat est sans appel, ce ne sera pas suffisant cette année pour vivre. C’est surtout vertigineux si l’on se projette dans nos exploitations sans cette aide. Et sans compter les autres dispositifs de subventions, d’aides bovines, d’aides à l’investissement etc.
Malgré cela, notre agriculture s’enfonce petit à petit en n’épargnant pratiquement aucune filière. Le système se délite mois après mois, les signaux passent de l’orange au rouge, sans que personne ne s’alarme. Certes cette réalité est difficilement audible pour ceux qui ont construit le modèle et qui essaient coûte que coûte de le porter. Mais de plus en plus d’experts, d’ingénieurs, de sociologues, pointent l’effondrement du modèle agricole français.
Les chiffres de la balance commerciale, des exportations, de la place de l’agriculture française corrèlent bien ce constat.
Jusqu’où irons nous ? Jusqu’à quel stade ce conservatisme nous enfoncera, avant qu’un virage ne s’opère ?
Le plus désespérant, dans ce contexte, c’est que des solutions existent, et sont justement portées par une partie de la sphère économique. Mais encore une fois, tout le monde tient à sa petite place, pour défendre son petit pré carré.
Face à cette inaction, et au vu de la situation économique de nos exploitations, nous ne pouvons pas demander autre chose que des aides d’urgences supplémentaires, afin de limiter la casse. C’est la seule chose à laquelle les politiques actuelles servent aujourd’hui !
Alors qu’elles essayent au moins de le faire correctement jusqu’au bout, qu’elles abondent suffisamment nos trésoreries !
Ce n’est pas dans mes habitudes de m’en remettre simplement aux demandes d’aides, sans proposer des actions volontaristes.
Hélas, tant que l’on ne changera pas le système en profondeur, tant que d’autres pistes économiques ne seront pas enclenchées, tant que le pouvoir politique ne s’armera pas de courage, nous nous devons de porter les solutions les plus pragmatiques.
C’est ce qui nous différencie sûrement des autres : le fait d’être éminemment conscients du changement à opérer, mais perspicaces sur les solutions concrètes à apporter au quotidien pour la survie de notre modèle agricole.
