Quel début d’été ! Et surtout quel sec ! Car après un printemps bien arrosé, les conditions ont radicalement changé. C’est là où je remercie les anciens d’avoir développé l’irrigation dans le département. En cinquante ans, que d’évolution ! De la couverture totale aux pivots, du traveller à l’enrouleur, de l’arrosage individuel aux réseaux collectifs ! Aujourd’hui encore, c’est collectivement que nous gagnerons la bataille engagée par le Préfet de Bassin, bien décidé à détruire cet outil tellement utile à la rentabilité de nos exploitations.
En effet, M. Durand n’a pas voulu écouter la profession qui est pourtant prête à concéder une baisse de 10 millions de m3 par rapport aux besoins recensés, baisse répartie sur tous les bassins de façon équitable. Le Préfet de bassin a préféré appliquer une baisse drastique des volumes de façon inégale suivant les territoires. Tout ceci est inacceptable et dénué de bon sens. Le point d’orgue de tout ça étant le Projet d’arrêté pluriannuel élaboré par les services de l’Etat, actuellement en consultation et dont le dénouement sera connu le 20 juillet. Car si cet arrêté devait passer en l’état, ce serait une catastrophe économique. Je n’ose même pas imaginer comment irriguer mes cultures avec un quota réduit de 30 % sur mon territoire.
Pour dénoncer ce projet, tous les syndicats se sont rassemblés pour parler d’une même voix (oui, oui, on s’est mis d’accord). Tout le monde s’accorde sur le fait que l’irrigation doit se développer dans le département, pour consolider les volumes existants mais aussi pour permettre à de nouveaux exploitants de bénéficier de ce bel outil. Honorer ses contrats de légumes ou de semences, consolider les cultures à forte valeur ajoutée (asperges, kiwis, tabac, noisettes…) ou assurer l’alimentation pour ses animaux, tout le monde doit pouvoir trouver sa place dans ce développement, en concertation avec l’ensemble des usagers de ce bien précieux.
Lors de la réunion Irrigadour à Barcelonne-du-Gers, tout le monde était d’accord sur le fait que la création d’un moratoire sur trois ans avec le maintien des quotas actuels et la mise en œuvre d’une nouvelle étude de milieu était la seule solution pour éviter une catastrophe économique et sociale. Ce Projet d’arrêté pluriannuel est destructeur pour nos exploitations et notre département, en témoignent les chiffres de la CCI des Landes et le discours de M. Lafitte, son président.
Le stockage de l’eau doit devenir une priorité pour consolider les volumes. On peut quand même noter que le dernier « à-sec » de l’Adour remonte à 2003. Grâce à quoi ? D’une part grâce à la modernisation et aux investissements des irrigants mais aussi grâce à la mise en œuvre d’outils structurants tel que le lac du Gabas qui a donné des quotas en plus et a surtout permis de tenir les DOE sur l’Adour lors des épisodes de crise.
Toutes ces tractations autour de l’irrigation ne nous font pas oublier nos collègues qui conduisent leurs cultures en sec. Quelle catastrophe !
