Un arrêté publié le 5 septembre dernier modifie les modalités de mise à l’abri des canards lorsque celle-ci est obligatoire (en ZRP et ZRD en risque modéré, et partout en risque élevé). Une nouvelle modalité de mise à l’abri des canards est désormais autorisée, en plus de ce qui existait déjà avant (bâtiment fermé ou abri léger ou filet). Dans le détail, les canards vaccinés peuvent être placés sur un parcours adapté au plus tôt 15 jours après la finalisation du protocole de primovaccination (2 doses) et après information préalable du préfet. La sortie en parcours adapté est conditionnée :
• Au respect strict de l’obligation de surveillance post vaccinale (passive et active) ;
• A l’obtention d’un résultat conforme lors de l’évaluation annuelle de la biosécurité prévue à l’article 12 de l’arrêté du 29 septembre 2021 ;
• A la réalisation d’un dépistage virologique favorable du virus de l’IAHP lors de tout mouvement vers un autre site d’élevage (salle d’engraissement par exemple), effectué sur 20 canards au plus proche de la date du départ et au plus tôt dans les 72 heures précédant le mouvement ;
• Au respect d’une densité permettant la claustration des canards en bâtiment fermé.
En outre, pour les canards vaccinés planifiés pour rester plus de 12 semaines en élevage (hors phase d’engraissement), le maintien en parcours adapté sera conditionné à la réalisation d’un protocole vaccinal défini par instruction technique du ministère (il s’agira dans un premier temps de réaliser une troisième dose, puis, le cas échéant, si les résultats des expérimentations en cours permettent au ministère de le valider, de l’application d’un protocole mixte en remplacement du protocole habituel de vaccination).
Les canards de chair oubliés
Dans un communiqué commun, Modef et Confédération paysanne ont dénoncé un arrêté pris sans consultation préalable des représentants des éleveurs et éleveuses. Une situation « invraisemblable » pour les deux syndicats qui saluent néanmoins « les allégements mis en place pour les élevages de palmipèdes à foie gras », mais déplorent « que les autres fermes avicoles soient oubliées ».
Les élevages de canards de chair, par exemple, ne sont éligibles à aucune modalité de mise à l’abri et n’ont d’autre choix que d’enfermer les animaux dès l’élévation du niveau de risque – et ce, sans aucune justification sur le plan sanitaire. « Nous n’avons pourtant pas cessé de le répéter à vos services et nous déplorons l’absence totale d’évolution sur ce sujet », dénonce le communiqué.
Autre point discutable selon les deux syndicats : les élevages de Gallus (chair et ponte) : « Si, pour certains d’entre eux, la distance de 100 mètres entre le bâtiment et l’extrémité du parcours permet quasiment un retour à la normale, d’autres restent fortement pénalisés par les dispositions actuelles de la mise à l’abri. L’instauration d’un parcours adapté, comme c’est le cas désormais pour les élevages de palmipèdes à foie gras, permettrait de passer d’une logique d’obligation de moyens à une obligation de résultats, basé sur le risque réel de chaque élevage. »
Par ailleurs, Modef et Confédération paysanne alertent sur la liste des évaluations annuelles de la biosécurité prévues à l’article 12 de l’arrêté du 29 septembre 2021, et qui conditionnent l’accès au parcours adapté : « Cette liste devra impérativement être mise à jour suite au rendu des résultats de l’expérimentation de la biosécurité dans les élevages plein air, prévu pour bientôt, et ainsi inclure la grille d’analyse de risques conçue par la Fadear, l’Anses et les instituts techniques. » Ces résultats seront restitués le 4 novembre.

